80 km/h : le Président Macron et le Premier ministre Philippe montrent la même détermination

En 2002, le Président  Jacques Chirac et son Premier ministre Jean-Pierre Raffarin navaient pas cédé face aux adversaires des radars automatiques. Depuis, 40 000 vies ont été sauvées !
Nous avons enfin  l’opportunité aujourdhui de revivre une période identique avec le Président Emmanuel Macron et son Premier ministre Edouard Philippe qui montrent la même détermination pour mettre en oeuvre le passage de 90 à 80 km/h sur les nationales et départementales sans séparation centrale : la sécurité routière relève de lEtat et ils assument pleinement leurs responsabilités, quand ils combattent une violence qui est la première cause de mort pour notre jeunesse et la première cause de mort dans le monde du travail. Ces morts, ces handicaps sont évitables et nous pouvons espérer une baisse importante de l’accidentalité, dès lors que cette mesure sera mise en place avec tous les contrôles nécessaires.

Interview du Président Macron par Jean-Pierre Pernaut le jeudi 12 avril 2018

Journaliste : Jean Pierre Pernaut
Invité : Emmanuel Macron, Président de la République Française

JP Pernaut: Vous évoquiez l’intelligence territoriale. Est-ce qu’on ne l’a pas complètement oubliée dans la décision très Parisienne et très technocratique de limiter la vitesse à 80 km/h sur les routes ? Tout ça ce sont des expressions employées par les opposants des 80 km/h.

E Macron: Oui, je vous remercie d’en être l’ambassadeur.

JP Pernaut: Non, je répercute une info.

E Macron: Non, non, mais je plaisante ! Notre sang s’est échauffé sur cette affaire. C’est toujours « technocratique et venu d’en haut » parce que, les Françaises et les Français, ça les ennuie toujours qu’on régule la route. Je me souviens de ces vieilles images de Jacques Chirac pour qui j’ai beaucoup de respect et d’amitié, qui disait quand il est en campagne, reprenant un peu les termes de Pompidou, qu’il m’est arrivé de reprendre « Arrêtez d’emmerder les Français…On aime conduire, etc. ». Et se battant contre tout ce qui étais pris à l’époque, je sais pas si c’était François Mitterand. Jacques Chirac lui-même, quand il est devenu Président de la République, a mené la politique la plus courageuse, mais aussi la plus dure pour réguler.

JP Pernaut: On a l’impression que c’est fait sans l’avis justement des ter…

E Macron: Mais non !

JP Pernaut: …Il y a 37 départements, je crois, dont les conseils départementaux disent « On aimerait dire notre mot sur les limitations de vitesse ».

E Macron: Mais oui ! Mais parce que…Je vais vous expliquer pourquoi ça a été fait et comment on va faire. Il y a des petites expérimentations qui ont été faites, et à chaque fois elles ont montré que c’était efficace. Mais pas dans assez d’endroits, mais chaque fois elles ont montré qu’on baissait la mortalité.

JP Pernaut: C’est un peu contesté ça.

E Macron: Non ! C’est pas contesté mais les gens disent, « Il en faudrait faire davantage »…Donc. On va faire une expérimentation à taille réelle…Donc. Je vais vous dire, de manière très concrète. Au premier juillet – Parce que ça n’a pas commencé, ça va commencer au premier juillet – pour deux ans, on va limiter sur ces routes à 80 km/h. Alors, il faut être précis. Les deux fois deux voies avec un terre plein central, elle ne sont pas concernées. Elles, elles resteront là ou elles en sont à 90 ou 110. Mais c’est les routes qui sont les plus dangereuses. Et pourquoi ? Parce qu’on a bien souvent le camion qui est à 80 puis on veut aller à 90, comme c’est permis aujourd’hui. Donc on crée des ralentissements puis les gens doublent, et patatras. A deux pas d’ici, on a une route qui est concernée, dans ce département, entre Argentan et l’Aigle. Sur les 4 dernières années, il y a eu 6 morts. Si cette mesure, elle permet de réduire ces morts, avec tout ce qui a été décidé par ailleurs sur l’éthylotest…Je vous le dis : On peut dire que c‘est une mesure technocratique, tout ce qu’on veut…

JP Pernaut: …Mais elle sera gardée ?

E Macron: …Mais elle sera…Elle aura montré son utilité. Et vous irez expliquer aux familles des victimes que c’était pas une mesure utile.

JP Pernaut: Est-ce qu’on ne peut pas faire appel aux gens aux professionnels pour donner leur avis ?
 
E Macron: Donc on va faire…Mais les professionnels ont donné leur avis, vous savez !

JP Pernaut: …En profiter pour faire le ménage sur les limitations de vitesse, ce qui ne représente pas grand-chose…

E Macron: Mais les professionnels ont donné leur avis sur ce sujet. Parce que très clairement, ça fait plusieurs années que c’est une réforme qui est poussée. Donc, ça va commencer au premier juillet. On le fait pendant deux ans. Et je prends ici, deux engagements :

Le premier, durant ces deux années, l’argent qui sera perçu, si il y a des contraventions qui sont données. – Parce que j’entends les gens, je reçois des lettres – J’entends les motards en colère, ou les automobilistes en colère qui disent « Ça, c’est pour les caisses de l’Etat ». Tout l’argent qui sera prélevé sur ces routes, on le mettra, et on assurera la transparence, pour les hôpitaux qui soignent, guérissent, les blessés de la route.

La deuxième garantie que je veux vous donner, c’est qu’on rendra transparents les résultats. Si ça n’a pas d’efficacité, si ça ne marche pas, ben on ne continuera pas. Il n’y a pas de meilleure manière d’être pragmatique ! Et, si c’est inégal, on dira en effet aux départements « Vous c’est contrasté, reprenez la main, dites…Décidez ».

On va le faire pendant deux ans sur tout le territoire, pour essayer de faire baisser drastiquement ce chiffre des morts sur la route, qui a ré augmenté ces dernières années. Et ça ne doit pas être une fatalité, donc on doit prendre cette décision. Elle est un peu impopulaire. J’entends les énervements. Je sais ce que c’est. Mais enfin, je veux aussi relativiser, vous savez.

Le déplacement moyen quand on est à la campagne c’est quarante kilomètres par jour. Quarante kilomètres…Règle de trois, mais, ça doit vous prendre à peu prés, une demi heure quand vous êtres sur une route à 90. Bon. Vous allez prendre deux minutes de plus, avec la baisse à 80. Deux minutes ! Ça ne change pas la vie. Ça ne mérite pas des…Parfois les…Les coups de sang qu’on a eu. Donc tout le monde doit rester calme, et on va être pragmatique. Si dans deux ans ça ne marche pas, on arrêtera partout si ça ne marche pas du tout, et on adaptera selon les territoires.

Rassurez-vous.

État des lieux

Objectif -50% de tués en 2027 vs 2017 :

Avec la mobilisation de tous, c’est possible !

Le bilan
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