Objectif -50% de tués en 2027 vs 2017 : avec la mobilisation de tous, c’est possible !
État des lieux
LIGUE CONTRE LA VIOLENCE ROUTIERE
Analyse de la mortalité routière de juillet 2025
Le ministre, François-Noël BUFFET, ministre auprès du ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur, au regard de l’année dernière, 3.193 tués personnes tuées, note qu’en restant sous la barre des 3 200 tués dans l’Hexagone, les résultats « sont encourageants ». Il juge les 3.210 tués de ces 12 derniers mois, comme étant « très préoccupants ».
Depuis 50 ans, une hausse de la mortalité supérieure à 20% d’un mois par rapport au même mois de l’année précédente ne s’est produite que 9 fois. La hausse de la mortalité de 23% en juillet 2025 par rapport à celle de juillet 2024 est absolument révoltante. Le ministre impute cette détérioration à « un relâchement inacceptable des comportements au volant. »
Les commentaires de ce résultat catastrophique par les autorités ne sont pas à la hauteur des drames humains absolus qui auraient dû et pu être évités. Être préoccupé ne suffit plus. Des mesures courageuses sont urgemment nécessaires. Le déni de l’engagement de la France de diviser par deux le nombre de tués et de blessés graves entre 2020 et 2030 doit très vite cesser. Cet objectif doit désormais guider une politique de résultat et non seulement une politique de moyens.
Départ de la déléguée interministérielle à la Sécurité routière
Le 19 septembre 2022, la générale Florence Guillaume est nommée déléguée interministérielle à la Sécurité routière. La mortalité routière pendant tout le temps de sa délégation a baissé en moyenne de 0,7% par an, l’objectif est une baisse de 6,7% par an !
Certes elle s’est déplacée en province, a rencontré des chefs d’entreprise avec qui elle a signé des chartes, visité des stands d’exposition pour rencontrer les acteurs de la sécurité routière des territoires. Elle a même affronté le vrombissement des grosses motos sur le mythique circuit Bugatti du Mans qui accueillait le grand prix de France moto. Mais son bilan montre que cette médiatisation n’est pas le bon vecteur de communication, la sécurité c’est sérieux, c’est grave, ça n’est pas un sujet à traiter dans un cadre festif, ça nécessite de l’attention, de la concentration.
À quand le limiteur de vitesse intelligent, et l’éthylomètre-antidémarrage ?
La déléguée interministérielle à la sécurité routière, était à Besançon le 23 juillet pour y porter sa bonne parole : « Un accident mortel sur 4 est dû à l’alcool, un sur cinq lié à l’usage de stupéfiants et la vitesse est la cause d’un accident mortel sur trois. Nous devons agir plus fortement sur ces trois facteurs principaux par la prévention, l’éducation et bien entendu la répression » … « Prévenir, c’est répéter et répéter sans cesse. ». Son propos, ignorant la multi-causalité de l’accident, réduit la portée pédagogique de son intervention. L’accident n’est pas dû à l’alcool, mais il est lié à l’alcool, il est lié à la vitesse,…La vulgarisation des connaissances doit respecter la vérité et permettre au grand public de se la représenter. Par ailleurs, « Prévenir » ce n’est pas répéter et répéter sans cesse. Prévenir, c’est faire obstacle à l’accident, c’est supprimer les facteurs d’accident, c’est éviter l’accident en prenant les devants. Ainsi la prévention pour lutter contre l’alcool et la vitesse, en plus de l’éducation, c’est dans le cadre du renforcement de la réglementation, l’obligation de l’éthylotest-antidémarrage et l’obligation du limiteur de vitesse intelligent actif non débrayable (LAVIA),
Délit de grand excès de vitesse : la loi durcit les sanctions
La loi du 9 juillet 2025 créant l’homicide routier et visant à lutter contre la violence routière a également créé un délit de grand excès de vitesse dès le premier excès supérieur à 50km/h au-dessus de la vitesse autorisée. Auparavant, seule une récidive de grand excès de vitesse était qualifiée de délit. Ce changement n’a été que très peu médiatisé. Voici les nouvelles sanctions qui s’appliquent pour ce délit :
Excès de vitesse supérieur ou égal à 50 km/h
Récidive d’excès de vitesse, à nouveau verbalisé pour la même infraction dans les 3 ans suivant le 1er excès de vitesse supérieur à 50 km/h.
À noter : un excès de vitesse de 30 km/h ou plus entre dans la liste des circonstances aggravantes qualifiant l’homicide routier.
En Suisse, un français roule à 77 km/h au lieu de 50 en ville : contravention 95 000 € !
En Suisse, dès que l’excès de vitesse dépasse 25 km/h en ville, 30 km/h hors localité ou 35 km/h sur l’autoroute, l’infraction est désignée comme grave. Les autorités suisses ont envoyé une contravention de 95 000 € à un conducteur français, installé en Suisse, qui a été flashé à une vitesse de 77 km/h sur une route limitée à 50 km/h, dans une rue du centre de Lausanne. Il devra donc payer près de 85 000 € avec un sursis de trois ans et 10 600 € de sanction immédiate. En Suisse, les peines sont calculées en fonction des revenus et de la fortune de l’auteur de l’infraction. De plus, il ne s’agissait pas de son premier écart. Il y a 8 ans, le même individu avait déjà été condamné pour excès de vitesse. C’est donc un récidiviste que la justice suisse n’a pas hésité à sanctionner à la hauteur de ses moyens. Ce système repose sur un principe simple, mais implacable : rendre la sanction dissuasive quel que soit le niveau de vie du contrevenant. Ce système permet de dissuader la récidive, pour les personnes les plus riches comme les moins fortunées.
Une étude qui sert la propagande des « motards »
C’est un fait incontestable : la moto est un engin dangereux. Quelles qu’en soient les causes, la chute guette tous les motocyclistes. D’une manière générale et chaque année en France, les conducteurs de deux-roues motorisés (2RM) paient un lourd tribut sur la route, les motocyclistes représentent 22% des tués sur la route et comptent pour 34 % des blessés graves alors qu’ils ne représentent que 2% des usagers de la route.
La start-up toulousaine « Liberty Rider », au travers de son application mobile dédiée aux conducteurs de deux-roues motorisés a repéré les conditions d’accidents survenus en 2023 et 2024 auprès de 67 738 motocyclistes, durant 7 692 232 sorties et sur 273 557 979 kilomètres.
Nous regrettons que cette étude glisse sous le tapis les fautes commises par les motards : vitesse, alcool, stupéfiants, etc…
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