Analyse bilan de sécurité routière décembre 2021

2.947 tués en 2021, c’est 9% de moins qu’en 2019, mais il convient de noter que la circulation de 2021 n’a pas encore été à un niveau normal. De nombreux facteurs ont joué : le couvre-feu, un troisième confinement au printemps, le télétravail ou encore la fermeture prolongée des discothèques ont entraîné une baisse du trafic de 4%. Au fur et à mesure de l’année, avec la reprise progressive du trafic, les chiffres de la mortalité ont augmenté.

L’État se montre incapable de tenir ses engagements.

Le 21 décembre 2007, le président de la République, Nicolas Sarkozy, fixe l’objectif de réduire le nombre de personnes tuées chaque année sur les routes à « moins de 3.000 d’ici 2012 ». L’objectif ne fut pas tenu.

Le 27 novembre 2012, le ministre de l’Intérieur, Manuel Valls, fixe l’objectif « moins de 2.000 tués en 2020 ». L’objectif ne fut pas tenu.

Depuis 2007, pour tenir ces objectifs il aurait fallu une baisse annuelle de 7,5%, parfaitement réalisable et atteinte à plusieurs reprises. Mais dans les faits, cette baisse n’est que de 3,4% par an, ce qui met en évidence un manque de volonté politique et une faiblesse dans la gouvernance de la Sécurité Routière. L’État se montre incapable de tenir ses engagements. Faudra-t-il en arriver à déposer un recours devant un tribunal pour carence fautive de l’État ?

2020 : l’année des excès de vitesse.

L’Observatoire national interministériel de la sécurité routière (Onisr) a publié le 4 janvier 2022 le bilan des infractions routières survenues en … 2020 ! On y trouve que près de 80% des conducteurs ont aujourd’hui leurs 12 points, et seuls 84 conducteurs ont perdu leur permis en n’ayant commis que des infractions à un point, tels que de « petits excès de vitesse » (< 20 km/h). Par contre il s’avère que 2020 aura été l’année des excès de vitesse : les infractions relevées par les radars ont augmenté de 66,2% et les délits « vitesse » de 15%.

Après le passage de vandales sans précédent, la France reconstruit son parc de radars.

Le projet de loi de finances pour 2022 prévoit près de 4.700 radars opérationnels sur les routes d’ici à la fin de l’année prochaine. Parmi ces nombreuses cabines, il y a un petit nouveau : le radar urbain. En 2022, 500 cabines seront installées dans les agglomérations, dont 100 seront équipées d’un radar. Les autres seront des cabines “leurres”. Le radar peut être transporté d’une cabine à l’autre. Une cabine vide peut devenir un vrai radar du jour au lendemain, et il est impossible de les distinguer de l’extérieur. Les radars autonomes (radars de chantier), qui sont déplacés à la demande, seront au nombre de 400.

À partir de 2013, des voitures-radars conduites par 2 policiers ou gendarmes circulaient sur tout le territoire métropolitain. Depuis avril 2018, l’État a confié progressivement à des sociétés privées la conduite de ces véhicules par un seul conducteur sur des itinéraires fixés par les préfectures et la sécurité routière. Le déploiement de ces voitures-radars sera élargi à l’ensemble du territoire métropolitain en 2022. D’ici 2023, elles devraient être 450. En mai dernier, des députés indiquaient une moyenne de 2,09 PV par heure pour une voiture-radar privatisée. Toutes les données enregistrées sont envoyées de façon cryptée au centre automatisé de constatation des infractions routières à Rennes. Ni le conducteur, ni la société n’ont accès à ces données. La rémunération de ces sociétés n’est pas liée au nombre de dépassements de vitesse qu’elles relèvent, mais se fait en fonction du nombre de kilomètres de contrôle effectif parcourus.

L’UE a programmé la fin des excès de vitesse pour 2022.

La cause « vitesse excessive » est relevée chez 51 % des motocyclistes auteurs présumés d’accidents mortels et chez 29% des conducteurs de véhicules de tourisme. Le sur-risque des usagers de deux-roues motorisés est particulièrement élevé : le risque d’être tué pour un motocycliste, conducteur ou passager, rapporté à sa part dans le trafic motorisé, est 19 fois plus élevé que pour les occupants de véhicules de tourisme. En 2020, 19% des morts sur la route étaient des motocyclistes alors qu’ils n’effectuent que 2% des parcours motorisés.

Le 17 novembre dernier, les parlementaires européens ont ratifié une nouvelle réglementation en matière de sécurité routière dans l’Union Européenne. Cette mesure phare impose l’adoption d’un système d’adaptation intelligente de la vitesse (malheureusement désactivable actuellement) sur tout nouveau modèle commercialisé à partir de juillet 2022 et l’ensemble des véhicules sortant des usines devra compter ce nouvel équipement à partir de juillet 2024. On estime que cette technologie, qui forcera chaque conducteur, voire chaque voiture, à abandonner toute tentation d’excès, pourra permettre de réduire les accidents de 30% et les décès de 20%.

 

Évidemment les organisations de motards sont opposées à ces limiteurs de vitesse. Bien qu’ils soient les plus exposés à ce risque « vitesse », les motos sont exemptées de ces limiteurs de vitesse. Pourquoi ?

 

 

 

État des lieux

Objectif -50% de tués en 2027 vs 2017 :

Avec la mobilisation de tous, c’est possible !

Le bilan
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