Pierre Lagache : «Le 80 km/h, c’est 400 vies sauvées»

Pierre Lagache préside depuis 2014 la Ligue Contre la Violence Routière du Lot./Photo DDM, J-M. F.

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Pierre Lagache préside la Ligue contre la Violence Routière du Lot. Les derniers chiffres de l’accidentologie dans le département ne sont pas bons. Lui et son association préconisent de réduire la vitesse à 80 km/h sur les départementales cela permettrait d’épargner 400 vies par an.

Pierre Lagache, le président de la Ligue contre la Violence Routière du Lot comme la présidente nationale de l’association, Chantal Perrichon, n’enrobe pas son discours, de formules diplomatiques. Il parle cash, pointe les insuffisances en matière de sécurité routière. Les propositions de la LCVR heurtent plus d’un usager de la route. Pierre Lagache, touché dans sa chair par un drame terrible avec le décès de sa fille, n’a pas le temps de ménager les susceptibilités. Il veut faire avancer ce qui devrait être à ses yeux «la plus grande cause nationale».

Comment jugez-vous le bilan lotois en matière de sécurité routière ?

Il n’est pas bon, il est inquiétant. 105 accidents, 111 blessés, 23 tués, c’est +40 % de blessés et d’accidents par rapport à 2015 et + 75 % de tués. Lorsqu’on analyse les chiffres sur une période de 10 ans, ce n’est pas beaucoup plus rassurant, on est sur une moyenne de 19 morts sur les routes par an. Depuis trois ans, les chiffres sont repartis à la hausse. L’essentiel de ces accidents se déroule sur le réseau principal, c’est 90 % en englobant le réseau secondaire. C’est là qu’il faut agir.

Prônez-vous des mesures répressives plus fortes ?

Une bonne politique de sécurité routière est un équilibre entre la prévention, la sensibilisation et ce que nous appelons le contrôle-sanction. On sait que des mesures jugées répressives ont produit des résultats et ce sont les experts de la sécurité routière qui le disent.

Quelle mesure faudrait-il prendre immédiatement ?

Là où la vitesse est aujourd’hui limitée à 90 km/h, il faudrait passer à 80 km/h. Cela permettrait de sauver 400 vies par an. 1 % de vitesse en moins, c’est 4 % de morts en moins. L’enjeu est là. L’impact en termes de temps passé sur la route se limitera à quelques minutes par exemple sur un trajet Cahors-Saint-Céré.

La LCVR dénonce le danger des «distracteurs» au volant. De quoi s’agit-il ?

L’usage du téléphone au volant équivaut à une alcoolisation de 0,8 gr/litre de sang. Les gens n’imaginent pas qu’en téléphonant, le temps de réaction augmente de 30 % tandis que la capacité de concentration diminue de 40 %. Le bluetooth ne change rien à l’affaire, le niveau de risque lorsqu’on est en conversation est le même ; un risque multiplié par 3 ou 5, et avec les SMS il est multiplié par 23. L’alcool, les stupéfiants rajoutent des risques supplémentaires. Depuis 3 ou 4 ans, il y a un relâchement des comportements et l’addition est lourde.

Les pouvoirs publics organisent des campagnes d’information. Sont-elles suffisantes à vos yeux ?

On n’a pas besoin d’une politique de sécurité routière larmoyante mais d’une politique efficace qui sauve des vies. Voir, dans la dernière campagne, des gendarmes annoncer à une famille la perte de leur enfant, on reste dans l’émotion. Il serait plus utile de communiquer sur les bons comportements, d’expliquer en amont des mesures qui vont être prises comme cela se fait en Angleterre. On ferait appel à la réflexion pour passer à l’action.

La Ligue contre la Violence Routière du Lot tiendra ce lundi son assemblée générale à Cahors, dans les locaux de Groupama à partir de 18 heures.


La route qui pardonne

Parmi les mesures que préconise La Ligue Contre la Violence Routière, l’une concerne «la route qui pardonne».

Un travail sur les obstacles latéraux, arbres, mobilier urbain. «Un tas de mesures pourraient être prises, dit Pierre Lagache, comme les panneaux éjectables ou le mobilier urbain qui absorbe les chocs.

 

 

État des lieux

Objectif -50% de tués en 2027 vs 2017 :

Avec la mobilisation de tous, c’est possible !

Le bilan
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