Pourquoi et comment l’accidentalité routière est-elle étudiée ?
L’objectif est trivial dans son principe : diminuer le nombre d’accidents et le faire tendre le plus rapidement possible vers zéro.
Pour atteindre cet objectif, l’analyse de l’accidentalité, face à la diversité des situations, introduit de nombreuses distinctions.
I – Les catégories d’usagers
Les comportements des différents usagers sont a priori très différents. En utilisant la vulnérabilité comme critère de classement, on obtient :
- les piétons,
- les cyclistes ;
- les conducteurs de deux-roues motorisés (2RM) qui se répartissent en :
✦ cyclomotoristes quand la cylindrée est inférieure à 50 cm3,
✦ motocyclistes légers, quand la cylindrée est comprise entre 50 et 125 cm3,
✦ motocyclistes lourds quand la cylindrée est supérieure à 125 cm3) y compris les scooters,
- les conducteurs de véhicules de tourisme (VT),
- les conducteurs de véhicules utilitaires (VU), de poids total inférieur à 3,5 tonnes,
- les conducteurs de poids lourds (PL), de poids total supérieur à 3,5 tonnes,
- les autres usagers très divers :
✦ conducteurs de transport en commun comme les autocars, autobus, tramway,
✦ conducteurs d’engins de déplacement personnel (EDP) comme les trottinettes, les gyropodes, segway, etc.,
✦ conducteurs de voiturettes,
✦ conducteurs de tracteurs agricoles,
✦ conducteurs étrangers.
De plus, dans une catégorie donnée d’usagers, on distingue différentes caractéristiques comme :
- le sexe des usagers ; les hommes et les femmes se comportent très différemment. Les hommes interviennent très majoritairement en ce qui concerne :
✦ la responsabilité présumée dans les accidents mortels, quel que soit le mode de déplacement
✦ les retraits de points de permis et la perte de permis,
✦ les condamnations pour tous les types de délits routiers.
- les classes d’âge des usagers. Chaque classe d’âge a des pratiques de déplacement propres. Les jeunes usagers et les plus vieux se comportent différemment vis à vie du respect des limitations de vitesse, de la consommation d’alcool ou de drogues, etc.
✦ Rapporté à la population, on constate l’importance du risque pour les jeunes de 18-24 ans qui payent un tribut bien supérieur à celui des autres classes d’âge.
La route est la première cause répertoriée de mortalité chez les jeunes de 15-24 ans.
✦ À l’opposé, la classe d’âge des plus de 75 ans est celle où la gravité des accidents est la plus élevée.
✦ Distinguer entre classes d’âge est indispensable pour étudier l’accidentalité de chaque catégorie d’usagers.
Mais on peut s’intéresser à des caractéristiques plus fines comme :
- le nombre des occupants dans les véhicules au moment des accidents,
- le nombre de personnes tuées par accident,
- les victimes hors de cause – piétons, cyclistes surtout,
- le rôle de la place de passager,
- la proximité de l’accident avec le domicile du conducteur,
- le motif du trajet,
II – Les différentes sortes d’accidents
- Sans tiers, ce sont les accidents dans lesquels aucun autre véhicule n’est impliqué ; typiquement une collision contre un arbre, un poteau, une glissière, etc. Contre toute évidence, ces d’accidents sont très fréquents ; pour fixer les idées, ils représentent 40% des accidents impliquant les véhicules de tourisme.
- À contresens.
- Contre un piéton, un cycliste, un deux-roues motorisé, un engin de déplacement personnel (EDP).
- Contre un véhicule de tourisme (VT), véhicule utilitaire (VU), un poids lourd (PL), un transport en commun (TC) tels un autocar ou un autobus.
- À un passage à niveau
III – La localisation des accidents
La distinction entre les lieux d’accidents comporte essentiellement :
- en agglomération,
- hors agglomération,
- sur autoroute,
- la métropole et l’outre-mer.
Mais une vision plus globale étudie l’accidentalité au niveau des départements, des régions, et même établit des comparaisons entre les pays européens.
IV – Les circonstances des accidents
Ici encore la distinction est naturelle :
- de jour, de nuit,
- les 5 jours de la semaine et le week-end,
- les heures du jour et de la nuit.
V – Les principaux facteurs d’accident
Ils sont très nombreux, mais les plus fréquents sont les 3 premiers de la liste suivante :
- vitesse,
- alcool,
- stupéfiants,
- inattention,
- malaise,
- priorité,
- dépassement dangereux,
- somnolence, fatigue,
- changement de file,
- non-port de la ceinture,
- non-port du casque pour les 2RM,
- etc.
VI – Autres aspects de l’accidentalité
Divers sujets importants relèvent de l’accidentalité, comme :
- le défaut de permis,
- le défaut d’assurance,
- le délit de fuite,
- la responsabilité présumée des usagers impliqués dans un accident corporel,
- le coût de l’insécurité routière,
- etc.
En conclusion, l’analyse détaillée de tous ces éléments constitutifs de l’accidentalité permet de :
- prioriser les actions à mener,
- constater le plus objectivement possible les améliorations apportées par les mesures prises afin de les poursuivre ou de les modifier,
- évaluer les risques et de les comparer.