Quel siège-auto choisir selon l’âge de votre enfant ?

La campagne « Accrochez-les à la vie » a été lancée dès 1990 par la Ligue contre la violence routière pour sensibiliser les parents à la nécessité absolue d’utiliser des dispositifs adaptés pour le transport des enfants en voiture. En 1991, le prêt de lits-nacelles a été généralisé à toute la France. Cette action a permis de protéger des dizaines de milliers d’enfants. Puis les lits-nacelles étant jugés insuffisants, le siège dos à la route a été adopté comme le plus sûr moyen de transporter les bébés. Vingt-trois ans plus tard, où en est-on ? Quels dispositifs sont recommandés par les
experts en sécurité routière, en particulier ceux des pays nordiques ?

De la naissance à 4 ans 
Dans les pays nordiques, il y a longtemps que le siège dos à la route est obligatoire jusqu’à 4 ans. En France, le siège dos à la route est obligatoire de la naissance jusqu’à l’âge d’environ 9 mois, ou jusqu’à ce que l’enfant pèse 10 kg (groupe 0) ou 13 kg (groupe 0+). Ensuite, on préconise d’installer les enfants dans des sièges face à la route.
À partir de fin 2014, les normes européennes s’imposeront: les enfants devront être installés dos à la route jusqu’à 15 mois. Mais ces normes devraient 
imposer ce type de siège jusqu’à 4 ans. En effet, en cas de choc frontal, le cou de l’enfant de moins de 4 ans n’est pas suffisamment développé pour supporter l’impact qu’il subit. Alors que dans un siège auto installé dos à la route, les crash
tests
montrent que la pression exercée sur la zone cervicale de l’enfant est cinq fois moins violente. À titre d’exemple: lors d’un choc à 50 km/h, face à la route, c’est un poids de 300 kg qui s’exerce sur la nuque, le risque de blessure grave est de 40%; si le siège est dos à la route, le poids exercé sur la nuque de l’enfant est de 50 kg et le risque de blessure grave est de 8%. La tête d’un adulte représente environ 6% du poids du corps, tandis que la tête d’un bébé de 9 mois représente 25% de son poids! Les vertèbres cervicales d’un jeune enfant sont encore très fragiles, les différentes
parties des vertèbres sont reliées entre elles par du cartilage. Le processus d’ossification des vertèbres continue jusqu’à la puberté. Il en est de même pour la croissance des muscles et des ligaments.
Les sièges dos à la route jusqu’à 4 ans sont fxés soit par une ou deux sangles arrimées au châssis de la voiture, placées dans le dos du siège auto et qui le retiennent en traction en cas de choc, soit par un arceau de sécurité qui vient en appui sur le dossier de la banquette et empêche le siège de se rabattre. Une jambe de force vient renforcer le tout. Leurs sièges étant adaptés, les enfants ont
de la place pour leurs jambes. Ils sont positionnés éloignés du dossier de la banquette arrière.

En France, ces sièges auto dos à la route ne sont que très rarement commercialisés. On peut les acheter en ligne sur le site suédois www.carseat.se, très fiable.  Ils sont plus chers (compter 300 euros pour le Britax Hi-Way 2, taxes et transport inclus). Leur installation est différente des sièges-auto habituels. Un mode d’emploi est fourni, en anglais, et une vidéo d’installation est disponible sur le site de Carseat.


De 4 à 10 ans: le rehausseur
Si les parents comprennent très bien l’utilité de sangler un bébé dans un siège auto, ils entrevoient parfois difficilement l’intérêt du rehausseur (siège du groupe 2/3 destiné aux plus grands enfants). Celui-ci est pourtant indispensable. À partir de 4 ans, l’enfant est installé face à la route dans un rehausseur à dossier. Le dossier est important car les retours sur les côtés offrent une certaine protection en cas de choc latéral. En outre, lorsque l’enfant s’endort, il aura tendance à appuyer la tête sur les côtés du dosseret. S’il n’y en a pas, il va le plus souvent s’affaisser vers l’avant et la sangle supérieure de la ceinture sera positionnée sur son abdomen. Cela dit, cette position penchée vers l’avant n’est pas toujours évitée par la présence du dosseret. C’est pourquoi certains rehausseurs offrent une possibilité d’inclinaison vers l’arrière, qui augmente les chances de positionnement correct en cas d’endormissement.
Sans dossier, la ceinture n’est pas guidée et elle cisaille le cou de l’enfant. De plus
la protection en choc latéral est moins bien assurée.
À partir de 6 ans et jusqu’à 10 ans, le rehausseur simple (sans dossier) convient. Il est moins large que le rehausseur à dossier, et permet donc d’installer plus facilement trois enfants à l’arrière, même dans une petite voiture. La présence du rehausseur permet de positionner la ceinture de manière à ce que, au-delà de son rôle de protection, elle fasse le moins de
  dégâts possibles en cas de choc. Une ceinture bien positionnée passe au milieu de la clavicule et en haut des cuisses. En cas de choc, elle peut faire quelques dégâts sur la clavicule et les os du bassin, mais le plus souvent sans grande gravité.
Cependant, il vaut mieux que la ceinture passe trop près du cou que trop près du bord de l’épaule. En cas d’accident, l’enfant pourrait être projeté par-dessus la ceinture.
Sans rehausseur, la ceinture sera mal positionnée et passera sur le cou et le ventre.

En cas de choc, c’est la partie cervicale qui risque de souffrir, mais aussi les viscères abdominaux (risques d’éclatement, d’hémorragie). Ne laissez jamais un enfant glisser sa ceinture sous le bras. Dans ce cas, le thorax et l’abdomen sont les premiers atteints en cas de choc.
S’il y a des accoudoirs sur le rehausseur, la sangle inférieure doit évidemment passer en dessous et non au-dessus. La présence de rehausseur évite aussi le sous-marinage, c’est-à-dire la tendance qu’aura le corps de l’enfant à glisser sous la ceinture en cas de choc, ce qui conduira la sangle ventrale à exercer une force importante sur son abdomen. La matière utilisée pour la fabrication des sièges, plus ferme que la banquette de la voiture, évite ce phénomène, et le cheminement de la sangle sous-abdominale en cas de présence de rehausseur aussi.
À quelle place l’installer?
À l’arrière, c’est l’endroit le plus sûr. L’exception la plus notable est bien sûr l’utilisation d’un siège dos à la route. On peut l’installer à l’avant sans problème, mais attention à l’airbag: en se déclenchant, il peut tuer le bébé, à cause du choc ultraviolent que subira sa nuque. Il faut impérativement que le véhicule ne soit pas équipé d’airbag frontal du côté du passager, ou que celui-ci soit désactivé.
Certains véhicules le permettent grâce à un interrupteur spécial, ou parce qu’ils détectent automatiquement la présence d’un siège auto à l’avant.
La place centrale à l’arrière est la moins exposée. En effet, si l’enfant est bien attaché, seule la force exercée par la ceinture peut engendrer de légères blessures.
Alors que s’il est assis sur le côté, en cas de choc latéral, il peut être impacté par la portière, avec à la clé des traumatismes beaucoup plus graves. Même chose en cas de choc frontal: l’enfant assis au centre n’aura pas d’obstacle devant lui, alors que, pour ceux assis sur les côtés, la tête peut venir heurter le siège avant.
Malheureusement, la place centrale arrière n’est souvent qu’une place d’appoint, inutilisable avec un système de retenue pour enfant

État des lieux

Objectif -50% de tués en 2027 vs 2017 :

Avec la mobilisation de tous, c’est possible !

Le bilan
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