Quelle est la part des différents coûts dans l’accidentalité routière ?
– Parts des différents coûts pour les dommages aux victimes et les dommages matériels
Il n’est pas possible de trouver des références sérieuses qui permettent de répondre à cette question pour l’accidentalité en France. Par contre, il existe une référence belge qui donne les pourcentages respectifs des coûts humain, coûts médicaux, dégâts aux biens, etc. ; il s’agit de la référence déjà citée dans la question « Quelles sont les composantes du coût de l’accidentalité routière » : Institut VIAS, (2021) Briefing, « Les coûts sociaux de l’insécurité routière » (voir la référence 2 de cette question).
Ce sont donc ces résultats belges que nous présentons ici, avec l’idée que, si les coûts diffèrent entre les quatre pays réunis pour mettre sur pieds la méthode VALOR, leurs proportions dans le coût total de l’accidentalité routière demeurent du même ordre de grandeur.
Le schéma ci-dessous expose deux aspects distincts :
- la part de chaque coût unitaire par catégorie de victime : tués, blessé grave, blessé léger ;
- la part des différents coûts des dommages purement matériels.
En ce qui concerne les victimes, ce qui saute aux yeux, c’est :
la part énorme des coûts humains, pour les tués comme pour les blessés :
entre 80 % et 91 %.
Ensuite, on observe que :
- la perte de production arrive en second, loin derrière, plus pour les tués (12 %) que pour les blessés (5%) ;
- les frais médicaux sont quasi nuls pour les tués et atteignent environ 2% pour les blessés ;
- les dégâts aux biens et les frais administratifs interviennent essentiellement pour les blessés légers, quasiment pas pour les blessés graves et pas du tout pour les tués.
En ce qui concerne les dommages purement matériels, ce sont les dégâts aux biens qui priment nettement, avec 71%, les frais administratifs ne jouent que pour 1/5 et les autres coûts pour 1/10.
Remarque
Pour la France, on peut trouver sur Internet la répartition en pourcentages des différentes composantes du coût de l’accidentalité routière retenu par la méthode VALOR pour un tué, un blessé hospitalisé grave et un blessé hospitalisé non-grave. Mais il est impossible de connaître les références à l’origine de ces données.
Toutefois, comme les pourcentages en question ne sont pas très différent des pourcentages belges dont nous venons de faire état et qui sont, eux, pleinement référencés, nous présentons, avec toutes les réserves d’usage, le tableau ci-dessous, que l’on s’attendait à trouver dans le rapport M-VASEM[1] de 2022, mais qui n’y figure pas :
Ce qui ressort de fondamental de ce tableau, valable pour la France, se trouve évidemment dans la part énorme des coûts humains, mais qui sont du même ordre de grandeur que ceux que nous venons de voir pour la Belgique. Les autres pourcentages restent également du même ordre de grandeur dans les deux pays.
– Part des différents coûts dans le coût total de l’accidentalité routière en Belgique
Connaissant, en 2020, pour la Belgique :
- les nombres d’accidents de la route, de tués et de blessés graves et de blessés légers,
- les coûts humains, frais médicaux, pertes de production, dégâts aux biens, etc. pour un tué, un blessé grave ou léger,
l’Institut VIAS a calculé la part des différents coûts dans le coût total de l’accidentalité routière.
Le schéma ci-dessous en donne le résultat.
Comme attendu, la part des coûts humains est très prépondérantes (75 %). Loin derrière, interviennent les dégâts aux biens (12 %), la perte de production (7 %). Enfin, presque négligeables arrivent les frais administratifs (3 %), les autres coûts (2 %) et, en dernier, les frais médicaux (1 %).



