Objectif -50% de tués en 2027 vs 2017 : avec la mobilisation de tous, c’est possible !
État des lieux
Quelle est la part des conducteurs séniors présumés responsables (PR) d’accidents mortels ?
Quelle est la part des conducteurs séniors présumés responsables (PR)[1] d’accidents mortels ?
I – Préliminaires
– Tous les nombres de tués qui apparaissent dans ce qui suit proviennent des Bilans de l’accidentalité établis par l’ONISR entre 2014 et 2023.
De plus, on trouvera en fin de rédaction un tableau qui contient tous les détails dont sont tirés tous les résultats chiffrés qui suivent.
– Les classes de séniors sont ici resserrées, avec des intervalles non pas de dix ans, mais de cinq, à savoir : de 65 à 69 ans, 70 à 74 ans, et ainsi de suite jusqu’à 90 à 94 ans. De plus, nous nous restreignons à la décade 2015 -2023.
– Attention : tous les chiffres apparaissant dans cette question incluent les accidents sans tiers, dans lesquels le conducteur entre en collision avec un obstacle fixe, non pas avec un piéton, un 2 roues motorisé ou un autre véhicule, ne mettant donc pas en danger d’autres personnes que lui.
II – Nombre moyen de conducteurs séniors PR d’accidents mortels, de 2014 à 2023
Si l’on s’intéresse, durant cette décade, au nombre de conducteurs PR d’accidents mortels appartenant aux différentes classes d’âge, on constate qu’il fluctue fortement et que la moyenne des fluctuations s’établit à (voir les tableaux en fin de question) :
Comme attendu, il y a de moins en moins de conducteurs PR d’accidents mortels quand l’âge des conducteurs augmente, passant de la centaine pour les 65-69 ans à la vingtaine pour les 90-94 ans. Il est clair que, l’âge augmentant, de plus en plus de conducteurs arrêtent de conduire.
Par ailleurs, il est intéressant de comparer ces nombres à celui du nombre moyen de 2766 conducteurs présumés responsables, toutes classes d’âge confondues. On constate que les séniors PR d’accidents mortels représentent, selon la classe d’âge, entre 4,5% et 0,8% du total des conducteurs PR d’accidents mortels.
III – Part moyenne des conducteurs séniors PR d’accidents mortels, de 2015 à 2023
Si maintenant l’on s’intéresse, à l’intérieur de chaque classe d’âge, au pourcentage des conducteurs PR d’accidents mortels[2], on constate qu’il fluctue fortement et a tendance à augmenter quand on passe de 2014 à 2023, et ce, pour toutes les classes de séniors. Le graphe ci-dessous donne la moyenne des fluctuations de ce pourcentage.
Ainsi, au sein d’une classe d’âge, le pourcentage des conducteurs séniors tués présumés responsables d’accidents – y compris les accidents sans tiers – augmente avec l’âge de la classe. Il ne dépasse nettement la moyenne d’ensemble, égale à 60%, qu’à partir de 70 ans.
IV – Conclusion
Les efforts pour diminuer la mortalité routière doivent porter prioritairement sur les jeunes plutôt que sur les séniors.
Pour s’en convaincre, il suffit de comparer les moyennes, entre 2014 et 2023, des nombres de conducteurs tués présumés responsables :
506 tués de 65 ans et plus et 965 tués entre 20 et 34 ans
alors que, le nombre de séniors est plus élevé que celui des jeunes adultes (1,2 fois plus de séniors que de 20-34 ans).
Remarque importante sur cette conclusion
La conclusion précédente est une déduction logique déduite des nombres de tués des jeunes conducteurs et des séniors. Néanmoins, elle doit être complétée en tenant compte de deux notions très importantes en sécurité routière : le nombre de tués par million d’habitants et le nombre de tués par milliard de kilomètres parcourus.
Ainsi, pour l’année 2023[3] (mais ce qui va être écrit reste valable pour les années précédentes) :
- la part de séniors présumés responsables d’accident mortel rapporté au million d’habitants de leur classe d’âge est équivalente, après 75 ans, à la part des 25-34 ans et inférieur à celle des 18-24 ans ;
- cependant, rapporté au kilométrage parcouru, la part des 75-84 ans présumés responsables d’accidents mortels dépasse celle des 25-34 ans, et pour les 85 ans et plus, elle dépasse celle des 18-24 ans.
Quel que soit l’aspect de la mortalité associée aux conducteurs présumés responsable – nombre de tués seuls, par million d’habitant ou par milliard de kilomètres parcouru – tous les séniors ne constituent pas une classe totalement à part des autres.
V – Étude particulière des séniors en Pays de Loire
Une équipe de gérontologues a étudié jusqu’en mars 2024 l’accidentalité des séniors en Pays de Loire[4].
Il en ressort que, si la mortalité routière est plus importante chez les 75 ans et plus, ces derniers ont moins d’accidents de la route que les autres classes d’âge. Il s’agit également de la tranche d’âge parmi celles en mesure de conduire qui est responsable du plus faible nombre de personnes tuées en valeur absolue. Toutefois, ces deux constats sont à relativiser par le plus faible nombre de déplacements des seniors.
Le tableau ci-dessous évalue, au cours de la décade 2010-2019, le nombre de tués par 100.000 habitants en fonction de l’âge des présumés responsables d’accidents mortels.
Il montre clairement que :
- les séniors de 65 à 74 ans responsables d’accidents mortels sont à l’origine du plus petit nombre de tués par 100.000 habitants : 40, comme les plus jeunes de 55 à 64 ans ; • la classe de séniors plus âgés, de 75 à 84, responsables d’accidents mortels sont à l’origine de 50 tués par 100.000 habitants, comme les 45-54 ans, ce qui est beaucoup moins que toutes les classes les plus jeunes ;
- enfin la classe des séniors les plus vieux, de 85 ans et plus, se comporte légèrement mieux que la classe de 75 à 84 ans.
VI – Tableaux récapitulatifs concernant les conducteurs présumés responsables (CPR) d’accidents mortels, entre 2014 et 2023
