Quel est le risque d’accident mortel sur les routes pour les séniors ?

Définition (la meilleure) du risque d’être tué pour un sénior

Si l’on connaissait, chaque année :

  • d’une part, le nombre de milliards de kilomètres parcourus par l’ensemble des conducteurs séniors de plus de 65 ans,
  • d’autre part, le nombre des séniors de cette classe d’âge tués,

alors, nous pourrions en déduire le nombre de conducteurs séniors de 65 ans et plus tués annuellement par milliards de kilomètres parcourus.

En faisant le même calcul pour les conducteurs d’une autre classe d’âge, par exemple pour les conducteurs de moins de 65 ans, on pourrait calculer leur rapport R et affirmer qu’un conducteur de 65 ans et plus possède R fois plus de chances d’être tué qu’un conducteur de moins de 65 ans.

Ce rapport R serait, ainsi, défini comme le risque (relatif) d’être tué pour un conducteur sénior de 65 ans et plus (sous-entendu par rapport à un conducteur de moins de 65 ans).

Pour être plus rigoureux, il faudrait même distinguer entre les nombres de conducteurs séniors de véhicule de tourisme, de véhicule utilitaire, de deux-roues motorisés ou de poids lourd, car ces différents conducteurs ont des comportements assez dissemblables.

Or ces données très spécifiques font largement défaut ! Nous connaissons bien le nombre de séniors tués, mais nous y incluons les conducteurs, les passagers et les piétons. Et surtout, nous ne connaissons pas la circulation des différentes classes d’âge de conducteurs (le nombre de milliards de kilomètres qu’ils parcourent). Il va donc falloir abandonner le calcul du risque à partir de cette définition supposée la meilleure.

Une définition (la moins mauvaise) du risque d’être tué pour un sénior

Par conséquent, il va falloir faire avec seulement ce que nous connaissons, à savoir, le nombre de séniors tués d’une classe d’âge et le nombre de séniors de cette classe d’âge.

Le rapport entre ces deux nombres donnera :

le nombre de séniors d’une classe d’âge par millions d’habitants (de cette classe d’âge).

À nouveau, le rapport R’ entre deux tels nombres, évalués pour les deux classes d’âge des 65 ans et plus et des moins de 65 ans, donnera une idée (simplement une idée) du « risque » relatif pour un séniors de 65 ans et plus d’être tué, par rapport à un usager de la route plus jeune.

On est loin du calcul initial faisant intervenir la circulation ! Mais il faudra se contenter de cette approche grossière qui contribue, malgré tout, à mieux peser les enjeux quant aux classes de population à risque. Nous nous limitons donc à ce simple calcul de « pseudo-risque relatif » et le résultat doit être manié avec une grande prudence.

Le graphique ci-dessous donne les tués des différentes classes de séniors par million d’habitants au cours de la décade 2014-2023.

La courbe en bleu représente tous les tués de la route par million d’habitants (quel que soit leur âge). Elle voisine autour de 50 tués par millions d’habitants.

La courbe en jaune, pour les tués par million d’habitants de moins de 65 ans, se confond presque avec la courbe en bleu et avec la courbe en rouge pour les séniors entre 65 et 74 ans. Ainsi, les séniors les plus « jeunes » de 65 à 74 ans ne présentent pas un comportement, vis-à-vis de la mortalité, différent de celui des moins de 65 ans. : autour de 50 tués par million d’habitants

La courbe en vert, associée aux séniors les plus âgés de 75 ans et plus, se distingue nettement des courbes des autres classes d’âge, se situant proche de 80 tués par million d’habitants les dernières années.

Conséquence sur le surrisque des séniors de 75 ans et plus

La comparaison entre la courbe en vert et les trois autres, en bleu, jaune et rouge, montre que, selon les années :

les séniors de 75 ans et plus ont un « risque » d’être tués 1,7 à 2 fois plus grand que

celui de l’ensemble des tués tous âges confondus,

comme de celui des tués de moins de 65 ans ou de 65 à 74 ans.

Ce surrisque des séniors de 75 ans et plus est en réalité plus élevé que celui calculé ici, car nous n’avons pas tenu compte du fait que la durée moyenne des déplacements quotidiens diminue avec l’âge. Ainsi, en 2015, cette durée était de 50 minutes pour les 60-74 ans et de 28 minutes pour les 75 ans et plus, soit une durée de presque moitié. La mobilité des seniors demeure pourtant essentielle à leur autonomie et à leur vie sociale.

– La courbe en violet correspond au pourcentage de tués des séniors (classiques) de 65 ans et plus (comprenant donc les 75 ans et plus). Elle se place, comme attendu, entre celle des séniors de 75 ans et plus et les trois autres, avec moins de 65 tués par millions d’habitants les dernières années.

– Remarque : toutes ces courbes reflètent l’effet du Covid en 2020, mais surtout, aucune ne montre une amélioration appréciable, au fil du temps, de la mortalité, quelle que soit la classe d’âge considérée ici.

Objectif -50% de tués en 2027 vs 2017 : avec la mobilisation de tous, c’est possible !

État des lieux

 

Le bilan
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