Comment le nombre de cyclistes blessés évolue-t-il ?
Échelle de gravité des lésions[1]
L’échelle AIS (Abbreviated Injury Scale) est une classification internationale utilisée en traumatologie. Elle permet de coder chaque lésion selon son siège et sa nature et de lui attribuer un score de gravité allant de 1 (lésion mineure) à 6 (lésion mortelle). Ce score de gravité immédiate, appelé score AIS, prend en compte divers paramètres, tels que le risque vital, la rapidité, la complexité et la durée attendue des soins.
Grâce à cette classification, il est possible de calculer l’AIS maximal (MAIS), score de la lésion la plus grave chez une victime présentant plusieurs lésions.
Les personnes ayant des blessures :
- mineures ont un score MAIS1,
- modérées ont un score MAIS2,
- graves ont un score égal ou supérieur à 3, noté MAIS3+.
Les personnes avec des blessures mineures ne sont généralement pas hospitalisées, contrairement aux personnes avec des blessures modérées ou a fortiori graves.
Localisation des lésions légères et graves chez les cyclistes accidentés
Le tableau ci-dessous donne les pourcentages des différentes parties du corps des cyclistes blessés, selon la gravité de l’accident[2].
Les lésions légères des cyclistes concernent dans plus de 70 % des cas les membres inférieurs et supérieurs. Les blessures graves sont localisées principalement sur les membres inférieurs (41 %), au thorax (28 %) et à la tête (24 %).
Variations des nombres de blessés légers ou modérés et de blessés graves[3]
Remarque préliminaire
Tous les accidents avec un cycliste blessé ne sont pas connus des forces de l’ordre qui alimentent le fichier BAAC : en effet, elles ne sont pas toujours appelées, notamment si aucun usager motorisé n’est impliqué.
Par conséquent, le nombre des cyclistes avec des blessures légères ou même modérées qui ne sont pas hospitalisés est sûrement incertain et probablement sous-évalué.
Le graphique ci-dessous montre les variations des nombres de blessés légers et graves sur la longue période de 15 ans, entre 2009 et 2023.
On observe que les variations du nombre de blessés légers ou modérés (MAIS1 ou MAIS2) représentées par la courbe en bleu reproduisent les variations des blessés graves (MAIS3+) de la courbe en rouge. Même brutale augmentation au passage de 2020 à 2021 par la pandémie de Covid, suivie d’une décroissance modérée.
En se reportant aux variations du nombre de cyclistes tués pendant cette même période, on constate également une grande similitude avec celles des blessés.
En chiffres ronds, le nombre de blessés légers ou modérés varie, de 2010 à 2023, entre un minimum de 30.000 en 2012-2013 et un maximum de 41.500 en 2021.
Pour les blessés graves, les variations sont minimales à la valeur de 1800 en 2012 – 2013 et maximales à 2700 en 2021.
Autres résultats
– En 2022, dans l’ensemble de l’accidentalité routière, les cyclistes représentent 16 % des blessés graves et 21 % des blessés qui garderont des séquelles un an après l’accident.
– Nous ne disposons pas de données sur les cyclistes blessés en agglomération et hors agglomération, contrairement aux cyclistes tués.
– Le port du casque qui n’est pas obligatoire pour les cyclistes (sauf pour les enfants de moins de 12 ans, depuis 2017), contrairement aux deux roues motorisé, permet de diminuer fortement le risque de blessure au crâne.
Cyclistes blessés dans des accidents sans tiers
En 2021 et 2022, on estime que 63 % des blessés graves MAIS3+ et 72 % des blessés légers ou modérés MAIS1-2 le sont dans des accidents sans tiers.