Quel est le risque pour un cycliste d’être tué ou blessé sur les routes ?
Différentes définitions du risque
– De façon générale, l’indicateur de la circulation routière le plus pertinent pour le calcul du risque en matière de transport est en principe la distance parcourue par occupant, mais celui le plus communément utilisé, notamment pour les comparaisons internationales, est la distance parcourue par véhicule. Ainsi, la distinction n’est pas faite entre le conducteur du véhicule et ses passagers. Mais pour le cycliste, il n’y a pas d’ambiguïté.
On définit alors le risque en comptant le nombre de tués ou de blessés par milliard de kilomètres parcourus
– Le nombre d’heures passées dans son véhicule ou sur son vélo est un autre indicateur du risque pour un occupant ou pour un cycliste. On définit alors le risque par le nombre de tués ou de blessés par milliard d’heures passées.
– Le nombre de personnes tuées ou blessées par million d’habitants est un indicateur de risque habituellement utilisé en santé publique, qui permet de cibler les classes de population à risque. Il autorise aussi des comparaisons au niveau international et également avec d’autres types de risque (accidents domestiques, suicides, maladies…).
– Pour caractériser le risque d’un réseau routier ou d’une section de route, on utilise le nombre de victimes (usagers de VT, piétons, cyclistes, etc.) par kilomètre de ce réseau ou de cette section. Cela permet d’identifier les réseaux les plus accidentogènes pour chaque type de victime.
Remarque importante
Les données sur les volumes annuels de circulation de véhicules sont imparfaitement connues, particulièrement pour ce qui concerne les vélos. Il en est de même pour les nombres d’heures passées dans un véhicule ou sur son vélo. Par conséquent, les chiffres concernant les différents risques correspondants ne sont qu’approximatifs ; ils ne sont là que pour fixer des ordres de grandeur.
Le risque comparé pour les cyclistes
Nous relevons dans les bilans de l’accidentalité de l’ONISR durant la décade 2014 et 2023 les résultats suivants.
– Entre 2014 et 2019, le risque pour un cycliste d’être tué par heure passée dans la circulation est 3 fois plus élevé que pour un automobiliste, mais 10 fois moins que pour un usager de deux-roues motorisé.
Le risque d’être gravement blessé (MAIS 3+) est 16 fois plus élevé que pour un automobiliste, mais 8 fois plus faible que pour un usager de deux-roues motorisé. Les blessures les plus graves touchent la tête.
– Sur la période 2015-2019, le nombre de cyclistes tués par million d’habitants et par an augmente régulièrement avec l’âge ; ce nombre passe de 1,2 pour les moins de 44 ans à 3,4 pour la tranche 45-64 ans et jusqu’à 5,4 pour les 65 ans et plus.
– En 2021, le risque à vélo (14 ans et +) est de 6,5 tués et 1208 blessés par milliard de minutes de déplacement. Il en résulte que le risque d’être tué pour un cycliste est 4 fois plus important qu’en voiture, mais 7 fois moindre qu’en 2 roues motorisé.
– En 2022, le risque de mortalité cycliste est 5 fois plus important chez les 55 ans et plus, voire 6 fois plus chez les 65 ans et plus, que chez les moins de 35 ans.
– En 2023, le risque de mortalité à vélo est 4 fois plus important qu’en voiture (tués ramenés au temps passé) et augmente fortement à partir de 55 ans. Notons qu’entre 2014 et 2019, le risque mortel à vélo n’était que 3 fois plus élevé que pour un automobiliste. Le risque a donc fortement augmenté entre 2019 et 2023.
Le risque pour le cycliste dépend de la vitesse du véhicule qui le percute
Le graphique ci-dessous représente la valeur du risque pour un cycliste d’être tué ou bien blessé gravement ou blessé légèrement lors d’une collision contre un véhicule (l’antagoniste), selon la vitesse de ce dernier.
Ce graphique doit être compris de la manière suivante : à la vitesse de 40 km/h pour le véhicule, le risque d’être tué pour le cycliste est très faible (quelques %), mais le risque d’être blessé gravement est à peu près le même que celui d’être blessé légèrement (cela dépend de la fragilité corporelle du cycliste), égal à 50% environ. Par contre, au-delà de 85 km/h, le cycliste ne sera jamais blessé, ni légèrement ni gravement, mais il sera tué avec certitude (risque égal à 100%).
Ce graphique montre qu’un cycliste a :
- plus de chance d’être blessé légèrement que gravement lorsque la vitesse de l’antagoniste est inférieure à 40 km/h,
- plus de probabilité d’être blessé gravement que tué lorsque la vitesse de l’antagoniste est comprise entre 40 et 70 km/h,
- toutes les chances d’être tué quand la vitesse de l’antagoniste dépasse 85km/h.